Resolution-CGPM-27-4

Résolution 4 de la 27e CGPM (2022)

Sur l’utilisation et l’évolution future de l’UTC

La Conférence générale des poids et mesures (CGPM), à sa 27e réunion,

rappelant que

  • le Temps universel coordonné (UTC) est une échelle de temps produite par le Bureau international des poids et mesures (BIPM) ayant la même marche que le Temps atomique international (TAI) mais différant du TAI par un nombre entier de secondes seulement,
  • le décalage d’un nombre entier de secondes est dû au fait de maintenir l’accord entre l’UTC et l’échelle de temps qui est calculée à partir de l’angle de rotation de la Terre (UT1),
  • lorsque la différence (UT1 - UTC), telle qu’observée par le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS), a une valeur prédite proche de 0,9 seconde, une seconde intercalaire est introduite selon la procédure décrite dans la Recommandation UIT-R TF.460-6 du Secteur des radiocommunications de l’Union internationale des télécommunications (UIT-R),

rappelant par ailleurs que la CGPM à sa 26e réunion (2018)

  • a déclaré que l’UTC est l’unique échelle de temps recommandée comme référence internationale et qu’elle est à la base du temps civil dans la plupart des pays,
  • a recommandé à toutes les organisations et unions concernées de travailler ensemble afin de parvenir à une compréhension commune des échelles de temps de référence, de leur réalisation et de leur dissémination, l’objectif étant d’examiner les limites actuelles de l’amplitude maximale d’UT1 - UTC afin de répondre aux besoins des communautés d’utilisateurs actuelles et à venir,

saluant la signature d’un protocole d’accord entre le BIPM et l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui confirme que les deux organisations continueront à travailler en commun afin d’améliorer l’accès à l’UTC,

notant que

  • la valeur maximale acceptée pour la différence (UT1 - UTC) fait l’objet de discussions depuis de nombreuses années car l’introduction de secondes intercalaires qui en découle crée des discontinuités qui risquent de provoquer de graves dysfonctionnements d’infrastructures numériques essentielles, telles que les systèmes globaux de navigation par satellite (GNSS), les systèmes de télécommunication et ceux de transmission d’énergie,
  • les opérateurs de réseaux numériques et systèmes GNSS ont développé et appliqué différentes méthodes d’introduction des secondes intercalaires qui ne suivent pas de normes convenues,
  • la mise en œuvre de ces différentes méthodes non coordonnées menace la résilience des capacités de synchronisation qui étayent des infrastructures nationales critiques,
  • l’utilisation de ces différentes méthodes génère par ailleurs de la confusion, ce qui compromet la reconnaissance de l’UTC comme unique échelle de temps de référence et remet en question le rôle des laboratoires nationaux de métrologie (et laboratoires désignés) comme sources de traçabilité aux étalons métrologiques nationaux et internationaux,
  • les récentes observations de la vitesse de la rotation de la Terre indiquent qu’il pourrait être nécessaire d’introduire pour la première fois une seconde intercalaire négative, ce qui n’a jamais été envisagé ou testé,
  • le Comité consultatif du temps et des fréquences (CCTF) a conduit une étude approfondie auprès d’institutions métrologiques, scientifiques et technologiques, ainsi qu’auprès d’autres parties prenantes, dont les réponses confirment la position selon laquelle des mesures doivent être prises afin de résoudre la question des discontinuités de l’UTC,

reconnaissant que l’utilisation de l’UTC comme unique échelle de temps de référence pour l’ensemble des applications, y compris les réseaux numériques avancés et les systèmes satellitaires, requiert de définir de façon claire et sans ambiguïté l’UTC comme une échelle de temps continue disposant d’une chaîne de traçabilité parfaitement comprise,

décide que la valeur maximale pour la différence (UT1 - UTC) sera augmentée au plus tard en 2035

demande au CIPM de consulter l’UIT, ainsi que d’autres organisations qui pourraient être concernées par cette décision, afin de préparer les actions suivantes :

  • proposer une valeur maximale pour la différence (UT1 - UTC) qui permettra d’assurer la continuité de l’UTC pendant au moins un siècle,
  • préparer un plan de mise en œuvre d’ici 2035 au plus tard de la valeur maximale proposée pour la différence (UT1 - UTC),
  • proposer une périodicité pour l’examen par la CGPM de la nouvelle valeur maximale après sa mise en œuvre afin que la CGPM garde le contrôle de l’applicabilité et de l’acceptabilité de la valeur appliquée,
  • rédiger une résolution décrivant ces propositions qui sera soumise pour adoption par la CGPM à sa 28e réunion (2026),

encourage le BIPM à travailler avec les organisations concernées afin d’identifier la nécessité de mettre à jour les différents services qui disséminent la valeur de la différence (UT1 - UTC) et afin de vérifier que la nouvelle valeur maximale est correctement comprise et utilisée.

DOI : 10.59161/CGPM2022RES4F

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